Recalé en mars à la deuxième étape, au début du confinement, malgré des retours globalement enthousiastes des rapporteurs externes, des seniors du domaine. Je passe en novembre la première étape, très sélective. Quand on a goûté à ces conditions de travail, on souhaite évidemment y revenir.
De quoi financer un projet conséquent pour cinq ans et apporter du beurre au pot de l’équipe et du laboratoire. Je passe donc plusieurs mois (dont 3 mois à plein temps environ) à préparer un dossier pour une bourse ERC Advanced Grant, l’excellence que l’on nous vend, le sésame qui ouvre toutes les portes. Il n’y a évidemment pas de package d’accueil dans ces situations, pas de budget qui m’attend. J’arrive donc en janvier de cette année à Lyon, à l’ILM, dans une équipe au top et un environnement stimulant. La possibilité de changer de laboratoire est un des précieux avantages d’un poste de chercheur au CNRS.
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Je suis tellement emballé par l’approche et les nouvelles questions qui s’ouvrent que je décide alors de changer de laboratoire pour trouver un environnement plus adapté à cette réorientation thématique. La thèse se termine cet automne et nous a permis de continuer d’avancer, avancées concrétisées notamment par quelques articles supplémentaires sur cette nouvelle approche, ouvrant de nouvelles portes, répondant à certaines questions, en identifiant de nouvelles. La congélation et ce que nous étudions, l’interaction entre des objets (particules, gouttes, bulles, cellules) et des fronts de solidification, est un sujet d’intérêt fondamental comme applicatif couvrant de nombreux domaines, de la science des matériaux (alliage métalliques, monocristaux pour le médical ou la microélectronique) à la biologie (cryopréservation), la géophysique (congélation des sols), ou encore l’agroalimentaire.Ī la suite de l’ERC, j’ai réussi à obtenir une bourse CIFRE sur le sujet, facilitée par mes relations étroites avec Saint-Gobain depuis plusieurs années, mon laboratoire de rattachement ( une unité mixte CNRS/Saint-Gobain) étant alors localisé dans un de leurs centres de R&D. 3-4 ans pour mettre au point la méthode et les outils expérimentaux, et un bel article dans Science en 2018 pour lancer ça. Beaucoup de potentiel sur cette nouvelle approche. Je bénéficiais alors d’un ERC Starting Grant et donc de temps et de moyens, deux ressources rares en ce moment. Nous avons mis quelques années pour obtenir la preuve du concept.
Ces dernières années, j’ai développé une nouvelle approche expérimentale pour étudier la congélation, réorientant mes recherches de la science des matériaux (synthèse et mise en forme) à la physique, la matière molle et la biophysique.
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